Fort de San Felipe de Bacalar
Situé en plein cœur de Bacalar, le Fort de San Felipe vous invite à remonter le temps, sans jamais vous éloigner de la lagune. Ce petit fort en pierre se visite facilement et offre un bel aperçu de l’histoire mouvementée de la région. Clair et bien présenté, son musée permet de comprendre comment Bacalar est devenue une ville stratégique entre la mer des Caraïbes et le monde maya. Pour ne rien gâcher, la promenade sur les remparts vous offre l’un des plus jolis points de vue sur la lagune aux sept nuances de bleu.
Un peu d’histoire
Au XVIIIe siècle, Bacalar n’était pas encore la ville tranquille qu’on connaît aujourd’hui. Située sur un territoire stratégique et riche en bois de campêche, elle attirait les convoitises. Installés au Belize voisin, les Anglais multipliaient les incursions. Face à cette menace, le vice-roi Juan de Acuña lança un projet de fortification. En 1725, le gouverneur du Yucatán, Antonio de Figueroa y Silva, donna l’ordre de construire un fort pour protéger la ville.
Le chantier fut confié à Juan Podio, un capitaine d’origine italienne. Il conçut un ensemble complet : logements pour les soldats, entrepôt, chapelle et poste de commandement. En 1733, le fort fut agrandi. Puis en 1754, de nouveaux travaux commencèrent sous la direction de l’ingénieur Juan de Dios González Dávila. L’objectif était d’adapter la structure à l’usage de l’artillerie. Ces améliorations s’étalèrent jusqu’en 1770.
Le fort de San Felipe joua un rôle important pendant la guerre anglo-espagnole de 1779. Il servit de base pour organiser l’offensive sur Cayo Cocina au Belize. En 1796, de nouveaux éléments furent ajoutés comme les douves et le pont-levis, conçus par l’ingénieur Rafael Llobet. Ce dernier était aussi connu pour ses travaux à Campeche et dans la citadelle de San Benito.
En 1858, pendant la guerre des Castes, le fort fut brièvement occupé par les insurgés mayas Cruzo’ob. Par la suite, il fut abandonné et tomba peu à peu en ruine. Il resta inutilisé jusqu’au début du XXe siècle.
En 1965, un musée fut installé dans l’un des bastions. Puis, en 1983, après d’importantes rénovations, le Musée de la Piraterie ouvrit ses portes.
Que voir ?
Une fois à l’intérieur du musée, prenez le temps de lire les panneaux : ils racontent, étape par étape, l’histoire mouvementée du fort et les enjeux de la région à l’époque coloniale. Vous y découvrirez des objets liés à la piraterie, des cartes anciennes et des explications sur les routes commerciales espagnoles qui reliaient Yucatán au reste de l’empire.
Ne passez pas à côté des vitrines où reposent de véritables ossements humains, vestiges troublants d’un passé bien réel. Du Mexique jusqu’à Guam, le parcours vous montre l’ampleur de l’empire espagnol et la stratégie derrière ses forteresses.
