El Castillo
Au centre du Yucatán, à deux heures de route de Cancún ou de Mérida, El Castillo se dresse au milieu des ruines de Chichén Itzá. Ce temple-pyramide est l’un des rares monuments antiques à combiner architecture, religion et science avec autant de cohérence.
Histoire
La civilisation maya l’a construit entre le VIIIe et le XIIe siècle après J.-C. Ce temple était dédié à Kukulcán, le serpent à plumes de la mythologie maya yucatèque. Cette divinité est étroitement liée à Quetzalcóatl, vénéré par les Aztèques et d'autres cultures mésoaméricaines de la période postclassique.
Comme pour d’autres monuments mayas, les constructeurs ont superposé plusieurs étapes de construction. La sous-structure remonte probablement à une période comprise entre 600 et 800 après J.-C. Le temple que l’on voit aujourd’hui aurait été érigé plus tard, entre 900 et 1000, et peut-être au début du XIe siècle.
Les recherches archéologiques montrent que l’ensemble repose sur le concept d’axis mundi, un point symbolique qui relie les mondes céleste, terrestre et souterrain. Le site gardait son caractère sacré, peu importe la structure en place. À chaque nouvelle construction, les Mayas détruisaient l’ancienne selon un rituel précis pour rétablir l’équilibre spirituel du lieu.
Dans les années 1930, les équipes de restauration ont percé une entrée dans la balustrade de l’escalier nord-est. Cette ouverture a permis aux archéologues d’accéder à l’intérieur du monument. Elle est restée ouverte aux visiteurs pendant une grande partie du XXe siècle.
L’architecture d’El Castillo
Aussi appelé temple de Kukulcán, El Castillo se trouve au centre du site archéologique de Chichén Itzá, dans l’État du Yucatán, au Mexique. Désignée par les archéologues sous le nom de structure 5B18, cette pyramide à degrés repose sur une construction plus ancienne entièrement recouverte. Lors des fouilles, les chercheurs ont mis au jour ce temple intérieur, haut de 16 mètres.
La pyramide visible aujourd’hui mesure 24 mètres de haut, auxquels s’ajoutent 6 mètres pour le temple situé au sommet. Sa base carrée atteint 55,3 mètres de côté. Vous remarquerez qu’elle possède quatre escaliers monumentaux, orientés selon les points cardinaux. Chaque escalier compte environ 91 marches. Si vous additionnez les quatre côtés et la plateforme supérieure, vous obtenez 365 marches. Ce chiffre fait directement écho au calendrier solaire maya, le Haab.
En haut de la pyramide, vous découvrirez une entrée encadrée par deux colonnes sculptées en serpents à mâchoires ouvertes. Cette entrée principale est surmontée d’un masque du dieu Chaac, la divinité de la pluie. Elle repose sur deux piliers carrés décorés de bas-reliefs finement travaillés. En approchant de l’escalier nord, observez les sculptures de serpents à plumes qui ornent les balustrades.
Si vous visitez le site autour des équinoxes, vous aurez peut-être la chance d’assister à un phénomène étonnant. En fin d’après-midi, le soleil projette une série d’ombres triangulaires le long de l’escalier nord-ouest. Ce jeu de lumière crée l’illusion d’un serpent ondulant qui semble descendre la pyramide. Ce spectacle attire chaque année des milliers de visiteurs. Les spécialistes ne savent pas avec certitude si cet effet était intentionnel, mais il reste visible plusieurs jours avant et après les équinoxes.
Enfin, si vous frappez dans vos mains face à la pyramide, tendez bien l’oreille. Le son résonne contre les marches et produit un écho qui ressemble au cri du quetzal, un oiseau sacré dans la culture maya. Des études menées depuis 1998 suggèrent que cet effet acoustique ne serait pas accidentel. Il serait lié à la forme étroite et inclinée des marches, qui modifie la fréquence du son.
